Semaine Sainte & PĂąques
Chemin de Croix au Colisée
En 1749, BenoĂźt XIV dĂ©cida que la politique officielle de l’Ăglise serait de faire du ColisĂ©e le lieu sacrĂ© oĂč les premiers chrĂ©tiens ont Ă©tĂ© martyrisĂ©s. Il interdit l’utilisation du ColisĂ©e comme carriĂšre, et consacra l’Ă©difice Ă la Passion du Christ et fit installer un chemin de croix, le dĂ©clarant sanctifiĂ© par le sang des martyrs chrĂ©tiens qui y pĂ©rirent.
Comme tous les papes, Jean-Paul II conduisait publiquement un chemin de croix Ă Rome, au ColisĂ©e, chaque annĂ©e, le soir du vendredi saint. Durant de nombreuses annĂ©es il a portĂ© personnellement la croix de Station en Station, puis, en raison des problĂšmes survenus aprĂšs l’attentat subi et de son Ăąge avancĂ©, il prĂ©sidait la cĂ©lĂ©bration depuis une estrade sur le mont Palatin, pendant que d’autres portaient la croix.
Colisée
Le ColisĂ©e, Ă l’origine amphithéùtre Flavien (Colosseo en italien), est un immense amphithéùtre ovoĂŻde situĂ© dans le centre de la ville de Rome, entre l’Esquilin et le CĂŠlius, le plus grand jamais construit dans l’empire romain. Il est l’une des plus grandes Ćuvres de l’architecture et de l’ingĂ©nierie romaines.
Sa construction, juste Ă l’est du Forum Romain, a commencĂ© entre 70 et 72 ap. J.-C., sous l’empereur Vespasien, et s’est achevĂ©e en 80 sous Titus. D’autres modifications ont ensuite Ă©tĂ© apportĂ©es au cours du rĂšgne de Domitien (81-96). Le nom d’amphithéùtre Flavien dĂ©rive du nom de famille (gens Flavii) de l’empereur Vespasien et ses fils Titus et Domitien.
Pouvant accueillir probablement 50 000 spectateurs (les estimations plus anciennes de 80 000 spectateurs, soit un douziĂšme de la population romaine, Ă©tant exagĂ©rĂ©es), le ColisĂ©e a Ă©tĂ© utilisĂ© pour les venationes (combats d’animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exĂ©cutions de condamnĂ©s Ă mort, des reconstitutions de batailles cĂ©lĂšbres et des drames basĂ©s sur la mythologie romaine.
Le ColisĂ©e est actuellement en Ă©tat de ruine, en raison des dommages causĂ©s par les tremblements de terre et la rĂ©cupĂ©ration des pierres, mais il continue Ă donner la mesure de l’ancienne puissance de la Rome ImpĂ©riale. Aujourd’hui, il est l’un des symboles de la Rome moderne et a encore des liens Ă©troits avec l’Ăglise catholique romaine : chaque Vendredi saint, le pape mĂšne une procession aux flambeaux sur un chemin de croix aboutissant Ă l’amphithéùtre.
Chemin de Croix du 30 mars 2018
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Qui passus es pro nobis,
Domine, miserere nobis.
Nel nome del Padre e del Figlio
e dello Spirito Santo.
Amen.
PremiÚre station : Jésus est condamné à mort
De lâEvangile selon Luc (Lc 23, 22-25)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Pour la troisiĂšme fois, il leur dit : « Quel mal a donc fait cet homme ? Je nâai trouvĂ© en lui aucun motif de condamnation Ă mort. Je vais donc le relĂącher aprĂšs lui avoir fait donner une correction. » Mais ils insistaient Ă grands cris, rĂ©clamant quâil soit crucifié ; et leurs cris sâamplifiaient. Alors Pilate dĂ©cida de satisfaire leur requĂȘte. Il relĂącha celui quâils rĂ©clamaient, le prisonnier condamnĂ© pour Ă©meute et pour meurtre, et il livra JĂ©sus Ă leur bon plaisir.
Je te vois, JĂ©sus, devant le Gouverneur, qui par trois fois tente de sâopposer Ă la volontĂ© du peuple et Ă la fin, choisit de ne pas choisir, devant la foule qui, interrogĂ©e par trois fois, dĂ©cide toujours contre toi. La foule, câest-Ă -dire tout le monde, câest-Ă -dire personne. CachĂ© dans la masse, lâhomme perd sa personnalitĂ©, il est la voix de milliers dâautres voix. Avant de te renier, il se renie lui-mĂȘme, Ă©parpillant sa propre responsabilitĂ© dans celle, fluctuante, de la multitude sans visage. Pourtant il est responsable. EgarĂ© par des meneurs, par le Mal qui se propage avec une voix sournoise et assourdissante, câest lâhomme qui te condamne.
Aujourdâhui, nous sommes horrifiĂ©s devant une telle injustice, et nous voudrions nous en dĂ©marquer. Mais, en faisant ainsi nous oublions toutes les fois oĂč nous, les premiers, avons choisi de sauver Barabbas au lieu de toi. Quand notre oreille a Ă©tĂ© sourde Ă lâappel du Bien, quand nous avons prĂ©fĂ©rĂ© ne pas voir lâinjustice devant nous.
Sur cette place bondĂ©e, il aurait Ă©tĂ© suffisant quâun seul cĆur doute, quâune seule voix sâĂ©lĂšve contre les mille voix du mal. Chaque fois que la vie nous placera devant un choix, rappelons-nous cette place et cette erreur. Permettons Ă nos cĆurs de douter et imposons Ă notre voix de sâĂ©lever.
éclaire-les de ta lumiÚre,
cultive en nous la capacité à nous interroger :
seul le Mal ne doute jamais.
Les arbres qui enfoncent leurs racines dans la terre,
sâils sont arrosĂ©s par le Mal,
se dessĂšchent,
mais tu as placé nos racines dans le Ciel
et les feuillages sur la terre
pour te reconnaĂźtre et te suivre.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenStabat Mater dolorosa
iuxta crucem lacrimosa,
dum pendebat Filius.
DeuxiÚme station : Jésus est chargé de la croix
De lâEvangile selon Marc (Mc 8, 34-35)Â
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Appelant la foule avec ses disciples, [JĂ©sus] leur dit : « Si quelquâun veut marcher Ă ma suite, quâil renonce Ă lui-mĂȘme, quâil prenne sa croix et quâil me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie Ă cause de moi et de lâEvangile la sauvera ».
Je te vois, JĂ©sus, couronnĂ© dâĂ©pines, tandis que tu accueilles ta croix. Tu lâaccueilles, comme tu as toujours accueilli tout et tous. Ils te chargent du bois, pesant, rugueux, mais tu ne te rebelles pas, tu ne rejettes pas cet instrument de torture injuste et ignoble. Tu le prends sur toi et tu commences Ă marcher en le portant sur tes Ă©paules. Combien de fois ne me suis-je pas rebellĂ© et mis en colĂšre contre les tĂąches que jâai reçues, que jâai perçues comme pesantes ou injustes. Tu ne fais pas ainsi. Tu as seulement quelques annĂ©es de plus que moi, aujourdâhui on dirait que tu es encore jeune, mais tu es docile, et tu prends au sĂ©rieux ce que la vie tâoffre, chaque occasion qui se prĂ©sente Ă toi, comme si tu voulais aller au fond des choses et dĂ©couvrir quâil y a toujours quelque chose de plus que ce qui apparaĂźt, un sens cachĂ© et surprenant. GrĂące Ă toi, je comprends que câest une croix de salut et de libĂ©ration, croix de soutien face Ă lâobstacle, joug lĂ©ger, fardeau qui ne surcharge pas.
Du scandale de la mort du Fils de Dieu, mort de pĂ©cheur, mort de malfaiteur, naĂźt la grĂące de redĂ©couvrir dans la douleur la rĂ©surrection, dans la souffrance ta gloire, dans lâangoisse ton salut. La croix elle-mĂȘme, symbole pour lâhomme dâhumiliation et de douleur, se rĂ©vĂšle maintenant, par la grĂące de ton sacrifice, comme une promesse : de chaque mort resurgira la vie et dans toute obscuritĂ© resplendira la lumiĂšre. Et nous pouvons nous exclamer : â Salut ĂŽ croix, unique espĂ©rance !â.
nous puissions accepter nos souffrances et, illuminés par ton amour,
embrasser nos croix rendues glorieuses par ta mort et ta résurrection.
Donne-nous la grĂące de regarder nos histoires
et de redécouvrir en elles
ton amour pour nous.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenCuius animam genetum,
contristatam et dolentem,
pertransivit gladius.
TroisiÚme station : Jésus tombe pour la premiÚre fois
Du livre du prophÚte Isaïe (Is 53, 4)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
En fait, câĂ©taient nos souffrances quâil portait, nos douleurs dont il Ă©tait chargĂ©. Et nous, nous pensions quâil Ă©tait frappĂ©, meurtri par Dieu, humiliĂ©.
Je te vois, JĂ©sus, souffrant tandis que tu parcours le chemin vers le Calvaire, chargĂ© de notre pĂ©chĂ©. Et je te vois tomber, les mains et les genoux Ă terre, douloureux. Avec quelle humilitĂ© es-tu tombé ! Quelle humiliation subis-tu en ce moment ! Ta nature de vrai homme se voit clairement en ce fragment de ta vie. La croix que tu portes est lourde ; tu aurais besoin dâaide, mais quand tu tombes Ă terre, personne ne te secourt, bien plus, les hommes se moquent de toi, ils rient devant lâimage dâun Dieu qui tombe. Peut-ĂȘtre sont-ils déçus, peut-ĂȘtre se sont-ils fait une fausse idĂ©e de toi. Parfois nous pensons quâavoir foi en toi signifie ne jamais tomber dans la vie. Avec toi, je tombe, moi aussi, et avec moi, mes idĂ©es, celles que jâavais sur toi : comme elles Ă©taient fragiles !
Je te vois, JĂ©sus, qui serre les dents et, complĂštement abandonnĂ© Ă lâamour du PĂšre, tu te relĂšves et tu reprends ton chemin. Avec ces premiers pas vers la croix, si titubant, JĂ©sus, tu me rappelles un enfant qui fait ses premiers pas vers la vie et perd lâĂ©quilibre et tombe et pleure, mais continue ensuite. Il se confie aux mains de ses parents et ne sâarrĂȘte pas ; il a peur mais il avance, parce quâĂ la peur sâajoute la confiance.
Avec ton courage, tu nous enseignes que les Ă©checs et les chutes ne doivent jamais arrĂȘter notre chemin et que nous avons toujours un choix : nous rendre ou nous relever avec toi.
le courage de nous relever aprĂšs chaque chute
comme tu lâas fait sur le chemin du Calvaire.
Je te prie, fais que nous sachions toujours apprécier
le don trÚs grand et précieux de la vie
et que les échecs et les chutes
ne soient jamais un motif pour la rejeter,
conscients que si nous nous confions Ă toi
nous pouvons nous relever
et trouver la force dâavancer,
toujours.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenO quam tristis et afflicta,
fuit illa benedicta,
mater Unigeniti.
QuatriÚme station : Jésus rencontre sa mÚre
De lâEvangile selon Luc (Lc 2, 34-35).
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
SymĂ©on les bĂ©nit, puis il dit Ă Marie sa mĂšre : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relĂšvement de beaucoup en IsraĂ«l. Il sera un signe de contradiction â et toi, ton Ăąme sera traversĂ©e dâun glaive â : ainsi seront dĂ©voilĂ©es les pensĂ©es qui viennent du cĆur dâun grand nombre ».
Je te vois, JĂ©sus, quand tu rencontres ta mĂšre. Marie est lĂ , elle marche dans la rue pleine de monde, il y a beaucoup de personnes Ă cĂŽtĂ© dâelle. Lâunique chose qui la distingue des autres est le fait quâelle est lĂ pour accompagner son fils. Une situation qui se vĂ©rifie quotidiennement : les mamans accompagnent leurs enfants Ă lâĂ©cole, ou chez le mĂ©decin, ou les amĂšnent avec elles au travail. Mais Marie se distingue des autres mamans : elle accompagne son fils qui va mourir. Voir son propre fils mourir est le pire destin que lâon puisse souhaiter Ă une personne, le plus contre nature ; encore plus atroce si le fils, innocent, va mourir par les mains de la justice. Quelle scĂšne contre nature et injuste devant mes yeux ! Ma mĂšre mâa Ă©duquĂ© au sens de la justice et Ă avoir confiance en la vie, mais ce que mes yeux voient aujourdâhui nâa rien de cela, est privĂ© de sens et plein de douleur.
Je te vois, Marie, tandis que tu regardes ton pauvre enfant : il a les marques de la flagellation sur le dos et il est contraint de porter le poids de la croix, probablement il tombera bientĂŽt sous elle en raison de la fatigue. Pourtant tu savais que, tĂŽt ou tard, cela arriverait, cela tâavait Ă©tĂ© prophĂ©tisĂ©, mais Ă prĂ©sent ce qui est arrivĂ© est tout diffĂ©rent ; et câest toujours ainsi, nous sommes toujours dĂ©munis devant la vie, devant sa cruautĂ©. Marie, Ă prĂ©sent tu es triste, comme le serait nâimporte quelle femme Ă ta place, mais tu nâes pas dĂ©sespĂ©rĂ©e. Tes yeux ne sont pas Ă©teints, ils ne regardent pas dans le vide, tu ne marches pas la tĂȘte basse. Tu es resplendissante, mĂȘme dans ta tristesse, parce que tu as lâespĂ©rance, tu sais que le voyage de ton fils ne sera pas un aller simple et tu sais, tu le sens comme seules les mamans le sentent, que tu le reverras bientĂŽt.
Ă tenir toujours prĂ©sent lâexemple de Marie,
qui a accepté la mort de son fils
comme un grand mystĂšre de salut.
Aide-nous à agir avec le regard tourné vers le bien des autres
et Ă mourir dans lâespĂ©rance de la rĂ©surrection
et avec la conscience de nâĂȘtre jamais seuls,
ni abandonnés de Dieu, ni de Marie,
mĂšre bonne qui a toujours Ă cĆur ses enfants.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenQuoe moerebat et dolebat
pia Mater, dum videbat
Nati poenas incliti.
CinquiÚme station : Simon de CyrÚne aide Jésus à porter la croix
De lâEvangile selon Luc (Lc 23, 26)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Comme ils lâemmenaient, ils prirent un certain Simon de CyrĂšne, qui revenait des champs, et ils le chargĂšrent de la croix pour quâil la porte derriĂšre JĂ©sus.
Je te vois, JĂ©sus, Ă©crasĂ© sous le poids de la croix. Je vois que tu nây arrives pas tout seul; en ce moment-mĂȘme de lâeffort le plus grand, tu es restĂ© seul, ceux qui se disaient tes amis ne sont pas lĂ Â : Judas tâa trahi, Pierre tâa reniĂ©, les autres tâont abandonnĂ©. Mais voici une rencontre imprĂ©vue, quelquâun, un homme quelconque, qui peut-ĂȘtre avait entendu parler de toi et pourtant ne tâavait pas suivi, et au contraire Ă prĂ©sent est lĂ , Ă tes cĂŽtĂ©s, Ă©paule contre Ă©paule, Ă partager ton joug. Il sâappelle Simon et câest un Ă©tranger qui vient de loin, de CyrĂšne. Pour lui aujourdâhui un imprĂ©vu, qui se rĂ©vĂšle une rencontre.
Elles sont infinies les rencontres et les heurts que nous vivons chaque jour, surtout nous les jeunes qui entrons continuellement en contact avec des rĂ©alitĂ©s nouvelles, des personnes nouvelles. Et câest dans la rencontre inattendue, dans lâincident, dans la surprise qui dĂ©soriente quâest cachĂ©e lâopportunitĂ© dâaimer, de dĂ©couvrir le meilleur dans le prochain, mĂȘme quand il nous semble diffĂ©rent.
Parfois, nous nous sentons comme toi, JĂ©sus, abandonnĂ©s de ceux que nous croyions ĂȘtre nos amis, sous un poids qui nous Ă©crase. Mais nous ne devons pas oublier quâil y a un Simon de CyrĂšne prĂȘt Ă prendre notre croix. Nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas seuls, et de cette conscience nous pouvons tirer la force de nous charger de la croix de celui qui est Ă nos cĂŽtĂ©s.
Je te vois, JĂ©sus : maintenant il semble que tu Ă©prouves un peu de soulagement, tu rĂ©ussis un instant Ă respirer Ă prĂ©sent que tu nâes plus seul. Et je vois Simon : qui sait sâil a fait lâexĂ©prience que ton joug est lĂ©ger, qui sait sâil se rend compte de ce que signifie cet imprĂ©vu dans sa vie.
puisse trouver le courage dâĂȘtre comme le CyrĂ©nĂ©en,
qui prend la croix et suit tes pas.
Que chacun de nous soit assez humble et fort
pour se charger de la croix de ceux que nous rencontrons.
Fais que, quand nous nous sentons seuls,
nous puissions reconnaĂźtre sur notre route un Simon de CyrĂšne
qui sâarrĂȘte et se charge de notre fardeau.
Donne-nous de savoir chercher le meilleur dans chaque personne,
dâĂȘtre ouverts Ă chaque rencontre mĂȘme dans la diffĂ©rence.
Je te prie afin que chacun de nous
puisse Ă lâimproviste se dĂ©couvrir Ă tes cĂŽtĂ©s.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenQuis est homo qui non fleret
Matrem Christi si videret
in tanto supplicio.
SixiÚme station : Véronique essuie le visage de Jésus
Du livre du prophÚte Isaïe (Is 53, 2-3)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Il Ă©tait sans apparence ni beautĂ© qui attire nos regards, son aspect nâavait rien pour nous plaire. MĂ©prisĂ©, abandonnĂ© des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il Ă©tait pareil Ă celui devant qui on se voile la face ; et nous lâavons mĂ©prisĂ©, comptĂ© pour rien.
Je te vois, JĂ©sus, misĂ©rable, presque mĂ©connaissable, traitĂ© comme le dernier des hommes. Tu marches pĂ©niblement vers ta mort le visage ensanglantĂ© et dĂ©figurĂ©, et cependant, comme toujours, doux et humble, tournĂ© vers le ciel. Une femme se fraye un chemin Ă travers la foule pour voir de prĂšs ton visage qui, peut-ĂȘtre, avait tant de fois parlĂ© Ă son Ăąme, et quâelle avait aimĂ©. Elle le voit souffrant et elle veut le soulager. Ils ne la laissent pas passer, ils sont trop nombreux, et armĂ©s. Mais tout cela nâa pas dâimportance pour elle ; elle est dĂ©terminĂ©e Ă te rejoindre et elle parvient, un moment, Ă te toucher, Ă te caresser avec son voile. Sa force est la force de la tendresse. Vos regards se croisent un instant, le visage dans le visage de lâautre.
Cette femme, VĂ©ronique, dont nous ne savons rien, dont nous ne connaissons pas lâhistoire, gagne le Paradis par un simple geste de charitĂ©. Elle sâapproche de toi, elle observe ton visage torturĂ© et elle lâaime plus encore quâavant. VĂ©ronique ne sâarrĂȘte pas aux apparences qui sont si importantes aujourdâhui dans notre sociĂ©tĂ© dâimages. Mais elle aime inconditionnellement un visage laid, pas soignĂ©, pas maquillĂ© et imparfait. Ce visage, ton visage, JĂ©sus, montre dans son imperfection mĂȘme la perfection de ton amour pour nous.
de mâapprocher des autres personnes, de toute personne,
jeune ou ĂągĂ©e, pauvre ou riche, qui mâest chĂšre ou qui mâest inconnue,
et de voir en ces visages ton visage.
Aide-moi Ă ne pas tarder
Ă secourir le prochain chez qui tu demeures,
comme Véronique a accouru vers toi sur le chemin du Calvaire.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenQuis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
dolentem cum Filio.
SeptiÚme station : Jésus tombe pour la deuxiÚme fois
Du livre du prophĂšte IsaĂŻe (Is 53, 8.10)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
ArrĂȘtĂ© puis jugĂ©, il a Ă©tĂ© supprimĂ©. Qui donc sâest inquiĂ©tĂ© de son sort ? Il a Ă©tĂ© retranchĂ© de la terre des vivants, frappĂ© Ă mort pour les rĂ©voltes de son peuple. [âŠ] BroyĂ© par la souffrance, il a plu au Seigneur.
Je te vois, JĂ©sus, tomber de nouveau devant mes yeux. En tombant encore tu me montres que tu es un homme, un homme vĂ©ritable. Et je vois que tu te relĂšves de nouveau, plus dĂ©cidĂ© quâavant. Tu ne te relĂšves pas avec orgueil ; il nây a pas dâorgueil dans ton regard, il y a de lâamour. Et en poursuivant ta marche, en te relevant aprĂšs chaque chute, tu annonces ta rĂ©surrection, tu montres que tu es prĂȘt Ă charger une fois encore et pour toujours, sur tes Ă©paules sanglantes le poids du pĂ©chĂ© de lâhomme.
En tombant encore tu nous as donnĂ© un message clair dâhumilité ; tu es tombĂ© Ă terre, sur cet humus dont nous, les humains, sommes nĂ©s. Nous sommes terre, nous sommes boue, nous ne sommes rien comparĂ©s Ă toi. Mais tu as voulu devenir comme nous, et maintenant tu te montres proche de nous, avec nos propres peines, nos propres faiblesses, la mĂȘme sueur Ă notre front. Maintenant toi aussi, en ce vendredi, comme il nous arrive Ă nous aussi, tu es prostrĂ© de douleur. Mais tu as la force de continuer, tu nâas pas peur des difficultĂ©s que tu peux rencontrer, et tu sais quâĂ la fin des peines il y a le Paradis ; tu te relĂšves, justement, pour tây rendre, pour nous ouvrir les portes de ton Royaume. Tu es un Roi Ă©trange, un roi dans la poussiĂšre.
Je suis pris de vertige : nous ne sommes pas dignes de comparer nos peines et nos chutes aux tiennes. Les tiennes sont un sacrifice, le sacrifice le plus grand que mes yeux et que toute l’histoire ne pourront jamais voir.
que nous puissions apprendre quelque chose de nos échecs.
Rappelle-nous que, lorsquâil nous arrive de nous tromper et de tomber,
si nous sommes avec toi et que nous serrons ta main,
nous pouvons apprendre et nous relever.
Fais que nous, les jeunes, puissions porter Ă tous ton message dâhumilitĂ©
et que les générations à venir ouvrent les yeux sur toi
et sachent comprendre ton amour.
Enseigne-nous à aider celui qui souffre et tombe à cÎté de nous,
Ă essuyer sa sueur et Ă tendre la main pour le remettre debout.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenPro peccatis suoe gentis
vidit Iesum in tormentis,
et flagellis subditum.
HuitiÚme station : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
De lâEvangile selon Luc (Lc 23, 27-31).
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur JĂ©sus. Il se tourna et leur dit : « Filles de JĂ©rusalem, ne pleurez pas sur moi. Pleurez plutĂŽt sur vous-mĂȘmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours oĂč lâon dira : âHeureuses les femmes stĂ©riles, celles qui nâont pas enfantĂ©, celles qui nâont pas allaité !â Alors on dira aux montagnes : âTombez sur nousâ, et aux collines : âCachez nousâ. Car si lâon traite ainsi lâarbre vert, que deviendra lâarbre sec ? »
Je te vois et je tâĂ©coute, JĂ©sus, alors que tu parles aux femmes que tu rencontres sur ta route vers la mort. Durant toutes tes journĂ©es tu es passĂ© en rencontrant beaucoup de personnes, tu es allĂ© Ă la rencontre et tu as parlĂ© avec tous. Maintenant tu parles avec les femmes de JĂ©rusalem qui te voient et qui pleurent. Je suis moi aussi lâune de ces femmes. Mais toi, JĂ©sus, dans ton avertissement, tu utilises des mots qui me touchent, ce sont des paroles concrĂštes et directes. A premiĂšre vue elles peuvent sembler dures et sĂ©vĂšres, parce quâelles sont franches. Aujourdâhui nous sommes en effet habituĂ©s Ă un monde de paroles tortueuses. Une froide hypocrisie voile et filtre ce que nous voulons rĂ©ellement dire ; on Ă©vite de plus en plus les mises en garde, on prĂ©fĂšre laisser lâautre Ă son destin, ne prenant pas la peine de le solliciter pour son bien.
Alors que toi, JĂ©sus, tu parles aux femmes comme un pĂšre, mĂȘme en les rĂ©primandant ; tes paroles sont des paroles de vĂ©ritĂ©, elles sont immĂ©diates avec pour seul but la correction, non pas le jugement. Câest un langage diffĂ©rent du nĂŽtre, tu parles toujours avec humilitĂ© et tu parviens droit au cĆur.
Dans cette rencontre, la derniĂšre avant la croix, une fois encore ton amour apparaĂźt sans mesure envers les derniers et les exclus. En effet, les femmes Ă cette Ă©poque nâĂ©taient pas considĂ©rĂ©es comme dignes dâĂȘtre sollicitĂ©es, alors que toi, dans ta gentillesse, tu es vraiment rĂ©volutionnaire.
avec les femmes et les hommes de ce monde,
nous puissions devenir toujours plus charitables
vis-Ă -vis de ceux qui sont dans le besoin, comme toi tu as fait.
Donne-nous la force dâaller Ă contre-courant
et dâentrer en contact authentique avec les autres,
en jetant des ponts et en Ă©vitant de nous enfermer dans lâĂ©goĂŻsme
qui nous conduit à la solitude du péché.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenEia, Mater, fons amoris,
me sentire vim doloris
fac, ut tecum lugeam.
NeuviÚme station : Jésus tombe pour la troisiÚme fois
Du livre du prophÚte Isaïe (Is 53, 5-6)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Câest Ă cause de nos rĂ©voltes quâil a Ă©tĂ© transpercĂ©, Ă cause de nos fautes quâil a Ă©tĂ© broyĂ©. Le chĂątiment qui nous donne la paix a pesĂ© sur lui : par ses blessures nous sommes guĂ©ris. Nous Ă©tions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes Ă nous tous.
Je te vois, JĂ©sus, alors que tu tombes pour la troisiĂšme fois. Deux fois dĂ©jĂ tu es tombĂ© et deux fois tu tâes relevĂ©. Il nây a plus de limites Ă ta fatigue et Ă ta douleur, tu sembles dĂ©sormais dĂ©finitivement vaincu dans cette troisiĂšme et derniĂšre chute. Combien de fois, dans la vie de tous les jours, il nous arrive de tomber ! Nous tombons si souvent que nous ne savons plus combien de fois, mais nous espĂ©rons toujours que chaque chute sera la derniĂšre, car il faut le courage de lâespĂ©rance pour faire face Ă la souffrance. Quand quelquâun tombe si souvent, Ă la fin les forces disparaissent et lâespĂ©rance sâĂ©vanouit dĂ©finitivement.
Je mâimagine prĂšs de toi, JĂ©sus, sur le parcours qui te conduit Ă la mort. Il est difficile de penser que tu es le Fils de Dieu en personne. Quelquâun a dĂ©jĂ essayĂ© de tâaider mais tu es maintenant Ă©puisĂ©, tu es arrĂȘtĂ©, paralysĂ© et il semble que tu ne parviendras plus Ă continuer. Mais voilĂ que, soudain, je vois que tu te relĂšves, tu redresses les jambes et le dos, autant quâil est possible avec une croix sur les Ă©paules, et tu recommences Ă marcher. Oui, tu marches vers la mort, mais tu veux le faire jusquâau bout. Câest peut-ĂȘtre ça lâamour. Ce que je comprends câest que le nombre de nos chutes nâa pas dâimportance. Il y aura toujours la derniĂšre, peut-ĂȘtre la pire, lâĂ©preuve la plus terrible dans laquelle nous sommes appelĂ©s Ă trouver la force pour arriver au bout du chemin. Pour JĂ©sus, la fin est la crucifixion, lâabsurditĂ© de la mort, mais qui rĂ©vĂšle un sens plus profond, un but plus haut, celui de nous sauver tous.
le courage pour continuer sur notre chemin.
Fais que nous accueillions jusquâau bout
lâespĂ©rance et lâamour que tu nous a donnĂ©s.
Que tous puissent faire face aux défis de la vie
avec la force et la foi avec lesquelles tu as vécu
les derniers moments de ton chemin
vers la mort sur la croix.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenFac ut ardeat cor meum
in amando Christum Deum
ut sibi complaceam.
DixiĂšme station : JĂ©sus est dĂ©pouillĂ© de ses vĂȘtements
De lâEvangile selon Jean (Jn 19, 23)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Quand les soldats eurent crucifiĂ© JĂ©sus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; câĂ©tait une tunique sans couture, tissĂ©e tout dâune seule piĂšce de haut en bas.
Je te vois, JĂ©sus, nu, comme je ne tâai jamais vu. Ils tâont privĂ© de tes vĂȘtements, JĂ©sus, et ils se les sont tirĂ©s au sort. Aux yeux de ces hommes, tu as perdu le seul lambeau de dignitĂ© qui tâĂ©tait restĂ©, le seul objet que tu avais en ta possession sur ton chemin de souffrance. A lâaube des temps, ton PĂšre avait cousu des vĂȘtements pour les hommes, pour les revĂȘtir de dignité ; maintenant ce sont des hommes qui te les arrachent. Je te vois, JĂ©sus, et je vois un jeune migrant, le corps dĂ©truit qui arrive sur une terre trop souvent cruelle, prĂȘte Ă lui prendre son vĂȘtement, son seul bien, et Ă le vendre ; prĂȘte Ă le laisser comme ça avec sa seule croix, comme la tienne, avec seulement sa peau martyrisĂ©e, comme la tienne, avec seulement ses yeux remplis de souffrance, comme les tiens.
Mais il y une chose que les hommes oublient souvent à propos de la dignité : elle se trouve sous ta peau, elle fait partie de toi et sera toujours avec toi, et encore plus en cet instant, dans cette nudité.
La nuditĂ© avec laquelle nous naissons est la mĂȘme avec laquelle la terre nous accueille au soir de la vie. Dâune mĂšre Ă lâautre. Et lĂ , maintenant, sur cette colline, se trouve aussi ta mĂšre qui te voit nu de nouveau.
Je te vois et je comprends la grandeur et la splendeur de ta dignité, de la dignité de tout homme que personne ne pourra jamais supprimer.
la dignité propre de notre nature,
mĂȘme quand nous nous retrouvons nus et seuls devant les autres.
Fais que nous puissions toujours voir la dignité des autres,
lâestimer, et veiller sur elle.
Nous te prions de nous accorder le courage nécessaire
pour nous comprendre nous-mĂȘmes au-delĂ de notre apparence ;
et dâaccepter la nuditĂ© qui nous appartient,
et qui nous rappelle notre pauvreté,
que tu as aimĂ©e jusquâĂ donner ta vie pour nous.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenSancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
cordi meo valide.
OnziÚme station : Jésus est cloué sur la croix
De lâEvangile selon Luc (Lc 23, 33-34)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
Lorsquâils furent arrivĂ©s au lieu-dit : Le CrĂąne (ou Calvaire), lĂ ils crucifiĂšrent JĂ©sus, avec les deux malfaiteurs, lâun Ă droite et lâautre Ă gauche. JĂ©sus disait : « PĂšre, pardonne-leur : ils ne savent pas ce quâils font ».
Je te vois, JĂ©sus, dĂ©pouillĂ© de tout. Ils ont voulu te punir, toi innocent, en te clouant sur le bois de la croix. Quâest-ce que jâaurais fait Ă leur place, aurais-je eu le courage de reconnaĂźtre ta vĂ©ritĂ©, et la mienne ? Tu as eu la force de supporter le poids dâune croix, de ne pas ĂȘtre cru, dâĂȘtre condamnĂ© pour tes paroles dĂ©rangeantes. Aujourdâhui, nous ne parvenons pas Ă digĂ©rer une critique, comme si chaque parole Ă©tait prononcĂ©e pour nous blesser.
Tu ne tâes pas non plus arrĂȘtĂ© devant la mort, tu as profondĂ©ment cru en ta mission et tu as fait confiance Ă ton PĂšre. Aujourdâhui, dans le monde dâInternet, nous sommes tellement conditionnĂ©s par tout ce qui circule sur les rĂ©seaux que, parfois, je doute mĂȘme de mes paroles. Mais, tes paroles sont diffĂ©rentes, elles sont fortes dans ta faiblesse. Tu nous as pardonnĂ©s, tu nâas pas gardĂ© de rancune, tu as enseignĂ© Ă tendre lâautre joue et tu es allĂ© jusquâau sacrifice total de ta personne.
Je regarde autour de moi et je vois des yeux fixĂ©s sur lâĂ©cran du tĂ©lĂ©phone, occupĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux Ă Ă©pingler toutes les erreurs des autres sans possibilitĂ© de pardon. Des hommes qui, sous le coup de la colĂšre, crient se dĂ©tester pour les motifs les plus futiles.
Je regarde tes blessures et je suis conscient, maintenant, que je nâaurais pas eu ta force. Mais je suis assise ici Ă tes pieds, et je me dĂ©pouille moi aussi de toute hĂ©sitation, je me lĂšve de terre pour pouvoir ĂȘtre plus proche de toi, ne serait-ce que de quelques centimĂštres.
je puisse avoir la promptitude pour le reconnaßtre ;
Fais que devant une injustice, je puisse avoir
le courage de prendre en main ma vie et dâagir diffĂ©remment ;
fais que je puisse me libérer de toutes les peurs
qui, comme des clous, me paralysent et me tiennent éloignée
de la vie que tu as espérée et préparée pour nous.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenTui Navi vulnerati
tam dignati pro me pati,
poenas mecum divide.
DouziÚme station : Jésus meurt sur la croix.
De lâEvangile selon Luc (Lc 23, 44-47)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
CâĂ©tait dĂ©jĂ environ la sixiĂšme heure (câest-Ă -dire : midi) ; lâobscuritĂ© se fit sur toute la terre jusquâĂ la neuviĂšme heure, car le soleil sâĂ©tait cachĂ©. Le rideau du Sanctuaire se dĂ©chira par le milieu. Alors JĂ©sus poussa un grand cri : « PĂšre, entre tes mains je remets mon esprit ». Et aprĂšs avoir dit cela, il expira. A la vue de ce qui sâĂ©tait passĂ©, le centurion rendit gloire Ă Dieu : “Celui-ci Ă©tait rĂ©ellement un homme juste ».
Je te vois, JĂ©sus, et cette fois je ne voudrais pas te voir. Tu vas mourir. Tu Ă©tais beau Ă regarder quand tu parlais aux foules, mais maintenant tout est fini. Et, je ne veux pas voir la fin ; tant de fois jâai tournĂ© le regard de lâautre cĂŽtĂ©, je me suis presquâhabituĂ© Ă fuir la souffrance et la mort, je me suis anesthĂ©siĂ©.
Ton cri sur la croix est fort, dĂ©chirant : nous nâĂ©tions pas prĂ©parĂ©s Ă tant de souffrance, nous ne le sommes pas, nous ne le serons jamais. Nous fuyons dâinstinct, en proie Ă la panique, face Ă la mort et Ă la souffrance, nous les refusons, nous prĂ©fĂ©rons regarder ailleurs ou fermer les yeux. Au contraire, toi, tu restes lĂ sur la croix, tu nous attends les bras ouverts, en nous ouvrant les yeux.
Câest un grand mystĂšre, JĂ©sus : tu nous aimes en mourant, en Ă©tant abandonnĂ©, en donnant ton esprit, en accomplissant la volontĂ© du PĂšre, en te retirant. Tu restes sur la croix tout simplement. Tu nâessaies pas dâexpliquer le mystĂšre de la mort ; dans lâaccomplissement de toutes choses, tu fais davantage : tu lâas traversĂ© avec tout ton corps et tout ton esprit. Un grand mystĂšre, qui continue Ă nous interroger et Ă nous inquiĂ©ter ; il nous dĂ©fie, il nous invite Ă ouvrir les yeux, Ă savoir voir ton amour mĂȘme dans la mort, ou mieux Ă partir vraiment de la mort. Câest lĂ que tu nous as aimĂ©s : dans notre condition la plus vraie, incontournable et inĂ©vitable. Câest lĂ que nous saisissons, bien que ce soit encore de maniĂšre imparfaite, ta prĂ©sence vivante et authentique. De cela, toujours, nous aurons soif : de ta proximitĂ©, que tu sois Dieu avec nous.
que je te voie mĂȘme dans les souffrances,
dans la mort, dans la fin qui nâest pas la vraie fin.
Dérange mon indifférence avec ta croix, secoue ma torpeur.
Interroge-moi toujours avec ton mystĂšre bouleversant,
qui dépasse la mort et donne la vie.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenVidit suum dulcem Natum
moriendo desolatum
dum emisit spiritum.
TreiziÚme station : Jésus est descendu de la croix
De lâEvangile selon Jean (Jn 19, 38-40)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
AprĂšs cela, Joseph dâArimathie, qui Ă©tait disciple de JĂ©sus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda Ă Pilate de pouvoir enlever le corps de JĂ©sus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de JĂ©sus. NicodĂšme â celui qui, au dĂ©but, Ă©tait venu trouver JĂ©sus pendant la nuit â vint lui aussi ; il apportait un mĂ©lange de myrrhe et dâaloĂšs pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de JĂ©sus, quâils liĂšrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive dâensevelir les morts.
Je te vois, JĂ©sus, encore, lĂ , sur la croix. Un homme en chair et en os, avec ses fragilitĂ©s, avec ses peurs. Comme tu as souffert ! Câest une scĂšne insoutenable, peut-ĂȘtre justement parce quâelle est empreinte dâhumanité : câest cela le mot-clef, la marque de ton chemin, jalonnĂ© de souffrance et de fatigue. PrĂ©cisĂ©ment cette humanitĂ© que nous oublions souvent de reconnaĂźtre en toi et de chercher en nous-mĂȘmes et dans les autres, trop absorbĂ©s par une vie qui appuie sur lâaccĂ©lĂ©rateur, aveugles et sourds face aux difficultĂ©s et aux souffrances des autres.
Je te vois, JĂ©sus : maintenant tu nâes plus lĂ , sur la croix ; tu es retournĂ© lĂ dâoĂč tu es venu, Ă©tendu sur le sein de la terre, sur le sein de ta mĂšre. Maintenant, la souffrance est passĂ©e, elle a disparu. Câest lâheure de la compassion. Dans ton corps sans vie retentit la force avec laquelle tu as affrontĂ© la souffrance ; le sens que tu as rĂ©ussi Ă lui donner se reflĂšte dans les yeux de celui qui est encore lĂ et qui est restĂ© Ă tes cĂŽtĂ©s et qui toujours le restera dans lâamour, donnĂ© et reçu. Sâouvre pour toi, pour nous, une nouvelle vie, celle-lĂ cĂ©leste, sous le signe de ce qui rĂ©siste et nâest pas brisĂ© par la mort : lâamour. Tu es lĂ , avec nous, Ă chaque instant, Ă chaque pas, Ă chaque hĂ©sitation, Ă chaque obscuritĂ©. Alors que lâombre du sĂ©pulcre sâĂ©tend sur ton corps gisant entre les bras de ta mĂšre, je te vois et jâai peur mais je ne dĂ©sespĂšre pas, jâai confiance que la lumiĂšre, ta lumiĂšre, resplendira de nouveau.
fais que, en nous, soit toujours vive lâespĂ©rance,
la foi en ton amour inconditionnel.
Que nous puissions maintenir toujours vivant et ouvert
le regard vers le salut éternel,
et que nous réussissions à trouver repos et paix sur notre chemin.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenFac me tecum pie flere,
Crucifixo condolere,
donec ego vixero.
QuatorziÚme station : Jésus est déposé dans le sépulcre
De lâEvangile selon Jean (Jn 19, 41-42)
La schola
Adoramus Te, Christe,
et benedicimus tibi,
quia per sanctam crucem tuam
redimisti mumdum.
A lâendroit oĂč JĂ©sus avait Ă©tĂ© crucifiĂ©, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on nâavait encore dĂ©posĂ© personne. A cause de la PrĂ©paration de la PĂąque juive, et comme ce tombeau Ă©tait proche, câest lĂ quâils dĂ©posĂšrent JĂ©sus.
Je ne te vois plus, JĂ©sus, maintenant il fait nuit. De longues ombres tombent des collines, et les lanternes du Sabbat foisonnent Ă JĂ©rusalem, hors des maisons et dans les chambres. Elles frappent aux portes du ciel, fermĂ© et impĂ©nĂ©trable : pour qui est une telle solitude ? Qui peut dormir dans une telle nuit? La ville rĂ©sonne des pleurs des enfants, des chants de leurs mĂšres, des patrouilles des soldats : ce jour meurt, et seul tu tâes endormi. Tu dors ? Et sur quel lit ? Quelle couverture te cache au monde ?
De loin, Joseph dâArimathie a suivi tes pas, et maintenant sur la pointe des pieds, il tâaccompagne dans ton sommeil, il te soustrait aux regards des indignĂ©s et des mĂ©chants. Un linceul enveloppe ton corps froid, Ă©ponge le sang et la sueur et les larmes. De la croix tu tombes, mais avec lĂ©gĂšretĂ©, Joseph te hisse sur ses Ă©paules, mais tu es lĂ©ger : tu ne portes pas le poids de la mort, ni de la haine, ni de la rancĆur. Tu dors comme lorsque tu Ă©tais enveloppĂ© dans la paille tiĂšde et quâun autre Joseph te tenait dans ses bras. Comme Ă lâĂ©poque il nây avait pas de place pour toi, maintenant tu nâas rien oĂč poser la tĂȘte : mais sur le Calvaire, sur la dure tĂȘte du monde, lĂ -bas sâĂ©lĂšve un jardin oĂč personne encore nâa Ă©tĂ© enterrĂ©.
OĂč es-tu allĂ© JĂ©sus ? OĂč es-tu descendu, si ce nâest dans les profondeurs ? OĂč, si ce nâest dans cet endroit encore vierge, dans la prison la plus Ă©troite ? Tu es pris dans nos propres piĂšges, tu es emprisonnĂ© dans notre propre tristesse : comme nous tu as cheminĂ© sur la terre, et maintenant sous la terre, comme nous, tu prends place.
Je voudrais courir loin, mais tu es au dedans de moi ; je nâai pas Ă sortir Ă ta recherche, parce que tu frappes Ă ma porte.
mais dans le silence dâune nuit obscure.
Toi qui ne regardes pas la surface, mais qui vois dans le secret
et qui entres dans les profondeurs,
des profondeurs écoute notre voix :
fais que, fatigués, nous puissions nous reposer en toi,
reconnaĂźtre en toi notre nature,
voir dans lâamour de ton visage endormi
notre beauté perdue.
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris,
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo. AmenQuando corpus morietur,
fac ut animae donetur
Paradisi gloria.
Amen.
Il Signore sia con voi
E con il tuo Spirito
Sia benedetto il nome del Signore
Ora e sempre
Egli ha fatto cielo e terra.
Vi benedica Dio omnipotente
Padre – e Figlio – e Spirito – Sancto
Amen
Office des TénÚbres
L’Office des TĂ©nĂšbres est le nom donnĂ© dans le rite romain, avant la rĂ©forme de Pie XII en 1955, aux matines et aux laudes des trois derniers jours de la Semaine sainte (jeudi, vendredi, samedi), qui selon la coutume de cette pĂ©riode, Ă©taient anticipĂ©es le soir prĂ©cĂ©dent. L’office devait «commencer de maniĂšre Ă finir aprĂšs le coucher du soleil», d’oĂč le nom de «TĂ©nĂšbres».
Ces offices revĂȘtent un caractĂšre de deuil, de tristesse et de douleur. Toutes les parties ordinaires des matines sont omises (invitatoire, Gloria Patri Ă la fin des psaumes, hymne, capitule, bĂ©nĂ©diction, etc.).
Le choix des psaumes met sous les yeux les douleurs de la Passion de Jésus-Christ :
- le Jeudi saint, au Jardin des Oliviers
- Les leçons du 1er nocturne sont tirĂ©es des Lamentations de JĂ©rĂ©mie oĂč le prophĂšte pleure la ruine et la destruction de JĂ©rusalem et de son temple.Pendant le chant du Benedictus, on Ă©teint progressivement 14 des 15 cierges placĂ©s dans un chandelier triangulaire et allumĂ©s avant l’office. AprĂšs on prend le quinziĂšme cierge, celui qui est placĂ© au sommet du chandelier, et on le cache derriĂšre l’autel jusqu’Ă la conclusion de l’office, Ă moins que l’autel ne soit pas dans l’abside mais versus populum, auquel cas on le cache dans une lanterne de boisCet office dure entre une heure trente et deux heures quarante-cinq. Certaines paroisses choisissent alors de ne chanter que le premier nocturne.
(numĂ©rotation des psaumes selon la Vulgate sixto-clĂ©mentine)Cet office continue d’ĂȘtre chantĂ© par certaines abbayes bĂ©nĂ©dictines (Ă l’instar de Solesmes), la CommunautĂ© Saint-Martin, les FraternitĂ©s monastiques de JĂ©rusalem, la CommunautĂ© AĂŻn Karem et dans certains couvents dominicains, en latin ou en langue vernaculaire.
- Les leçons du 1er nocturne sont tirĂ©es des Lamentations de JĂ©rĂ©mie oĂč le prophĂšte pleure la ruine et la destruction de JĂ©rusalem et de son temple.Pendant le chant du Benedictus, on Ă©teint progressivement 14 des 15 cierges placĂ©s dans un chandelier triangulaire et allumĂ©s avant l’office. AprĂšs on prend le quinziĂšme cierge, celui qui est placĂ© au sommet du chandelier, et on le cache derriĂšre l’autel jusqu’Ă la conclusion de l’office, Ă moins que l’autel ne soit pas dans l’abside mais versus populum, auquel cas on le cache dans une lanterne de boisCet office dure entre une heure trente et deux heures quarante-cinq. Certaines paroisses choisissent alors de ne chanter que le premier nocturne.
- le Vendredi saint, devant les tribunaux au Calvaire
- le Samedi saint, au Sépulcre.
Le Jeudi saint
Psaume 68 (Salvum me fac, Deus)
avec son antienne Zelus domus tuae ;
à la fin du psaume, on éteint un des cierges du chandelier triangulaire ;
Psaume 69 (Deus, in adjutorium meum intende) avec son antienne Avertantur retrorsum ;
à la fin du psaume, on éteint un deuxiÚme cierge du chandelier triangulaire ;
Psaume 70 (In te, Domine, speravi) avec son antienne Deus meus, eripe me ;
on éteint un troisiÚme cierge ;
Versicule Avertantur retrorsum ;
Pater noster en silence ;
1re leçon : Commencement des Lamentations du prophÚte Jérémie (Lm 1, 1-5) (Livre des lamentations) ;
1er répons : In monte Oliveti ;
2e leçon : suite des Lamentations (Lm 1, 6-9) ;
2e répons : Tristis est anima mea ;
3e leçon : suite des Lamentations (Lm 1, 10-14) ;
3e répons : Ecce vidimus eum.
2e nocturne
Psaume 71 (Deus, judicium tuum regi da) avec son antienne Liberavit Dominus pauperem ; on éteint un quatriÚme cierge ;
Psaume 72 (Quam bonus Israël Deus) avec son antienne Cogitaverunt impii ; on éteint un cinquiÚme cierge ;
Psaume 73 (Ut quid, Deus, repulisti in finem) avec son antienne Exsurge, Domine ; on éteint un sixiÚme cierge ;
Versicule Deus meus, eripe me ;
Pater noster en silence ;
4e leçon : Tirée des Commentaires de saint Augustin sur le psaume 54 (Ps 54, 1-10 réparti sur les leçons 4 à 6)6 ;
4e répons : Amicus meus ;
5e leçon : suite des Commentaires (Ps 54) ;
5e répons : Judas mercator ;
6e leçon : suite des Commentaires (Ps 54) ;
6e répons : Unus ex discipulis meis.
Psaume 74 (Confitebimur tibi, Deus) avec son antienne Dixi iniquis ; on éteint un septiÚme cierge ;
Psaume 75 (Notus in Judea Deus) avec son antienne Terra tremuit ; on éteint un huitiÚme cierge ;
Psaume 76 (Voce mea ad Dominum clamavi) avec son antienne In die tribulationis meae ; on éteint un neuviÚme cierge ;
Versicule Exsurge, Domine ;
Pater noster en silence ;
7e leçon : tirĂ©e de la premiĂšre ĂpĂźtre aux Corinthiens (1 Co 11, 17-22) ;
7e répons : Eram quasi Agnus ;
8e leçon : suite de l’ĂpĂźtre aux Corinthiens (1 Co 11, 23-26) ;
8e répons : Una hora ;
9e leçon : suite de lâĂpĂźtre aux Corinthiens (1 Co 11, 27-34) ;
9e répons : Seniores populi.
Laudes
Psaume 50 (Miserere) avec son antienne Justificeris, Domine ; on éteint un dixiÚme cierge ;
Psaume 89 (Domine, refugium factus es nobis) avec son antienne Dominus tamquam ovis ; on éteint un onziÚme cierge ;
Psaume 35 (Dixit injustus) avec son antienne Contritum est cor meum ; on éteint un douziÚme cierge ;
Cantique de Moïse (Exode 15, 1-19) avec son antienne Exhortatus es ; on éteint un treiziÚme cierge ;
Psaume 146 (Laudate Dominum quoniam bonus est psalmus) avec son antienne Oblatus est ; on éteint un quatorziÚme cierge ; seul le cierge central du chandelier triangulaire est encore allumé ;
Cantique de Zacharie (Benedictus) avec son antienne Traditor autem ; aprĂšs chaque paire de versets, on Ă©teint l’un des six cierges de l’autel. AprĂšs la rĂ©pĂ©tition de l’antienne, on enlĂšve le cierge supĂ©rieur du chandelier triangulaire et on le cache derriĂšre l’autel ;
PremiÚre partie du graduel Christus factus est, en terminant à «usque ad mortem» ;
Pater noster en silence ;
Oraison Respice, quaesumus, Domine, super hanc familiam tuam.
Le Vendredi saint
Psaume 2 (Quare fremuerunt gentes) avec son antienne Astiterunt reges terrae ;
on éteint le premier cierge du chandelier triangulaire, et ainsi de suite, comme au Jeudi saint ;
Psaume 21 (Deus, Deus meus, respice in me) avec son antienne Diviserunt sibi ;
Psaume 26 (Dominus illuminatio mea) avec son antienne Insurrexerunt in me ;
Versicule Diviserunt sibi ;
Pater noster en silence ;
1re leçon : tirée des Lamentations du prophÚte Jérémie (Lm 2, 8-11) ;
1er répons : Omnes amici mei ;
2e leçon : suite des Lamentations (Lm 2, 12-15) ;
2e répons : Velum templi ;
3e leçon : suite des Lamentations (Lm 3, 1-9) ;
3e répons : Vinea mea electa.
2e nocturne
Psaume 37 (Domine, ne in furore tuo) avec son antienne Vim faciebant ;
Psaume 39 (Expectans expectavi Dominum) avec son antienne Confundantur et revereantur ;
Psaume 53 (Deus, in nomine tuo salvum me fac) avec son antienne Alieni insurrexerunt in me ;
Versicule Insurrexerunt in me ;
Pater noster en silence ;
4e leçon : tirée des Commentaires de saint Augustin sur les psaumes (psaume 63, 2) ;
4e répons : Tamquam ad latronem ;
5e leçon : suite des Commentaires (Ps 63) ;
5e répons : Tenebrae factae sunt ;
6e leçon : suite des Commentaires (Ps 63) ;
6e répons : Animam meam dilectam.
Psaume 58 (Eripe me de inimicis meis) avec son antienne Ab insurgentibus in me ;
Psaume 87 (Domine Deus, salutis meae) avec son antienne Longe fecisti ;
Psaume 93 (Deus ultionum Dominus) avec son antienne Captabunt in animam justi ;
Versicule Locuti sunt adversum me ;
Pater noster en silence ;
7e leçon : tirĂ©e de l’ĂpĂźtre aux HĂ©breux (He 4, 11-15) ;
7e répons : Tradiderunt me;
8e leçon : suite de l’ĂpĂźtre aux HĂ©breux (He 4, 16â5, 3) ;
8e répons : Jesum tradidit impius ;
9e leçon : suite de l’ĂpĂźtre aux HĂ©breux (He 5, 4-10) ;
9e répons : Caligaverunt oculi mei.
Laudes
Psaume 50 (Miserere) avec son antienne Proprio Filio suo ;
Psaume 142 (Domine, exaudi orationem meam) avec son antienne Anxiatus est in me ;
Psaume 84 (Benedixisti, Domine) avec son antienne Ait latro ad latronem ;
Cantique d’Habacuc (3, 2-19) avec son antienne Dum conturbata fuerit ;
Psaume 147 (Lauda, Jerusalem, Dominum) avec son antienne Memento mei, Domine Deus ;
Versicule Collocavit me ;
Cantique de Zacharie (Benedictus) avec son antienne Posuerunt super caput ejus ;
le graduel Christus factus est, en omettant son verset ;
Pater noster en silence ;
Oraison Respice, quaesumus, Domine, super hanc familiam tuam.
Le Samedi saint
Psaume 4 (Cum invocarem) avec son antienne In pace in idipsum ; on éteint le premier cierge du chandelier triangulaire, et ainsi de suite, comme au Jeudi saint ;
Psaume 14 (Domine, quis habitabit) avec son antienne Habitabit in tabernaculo tuo ;
Psaume 15 (Conserva me, Domine) avec son antienne Caro mea requiescet in spe ;
Versicule In pace in idipsum ;
Pater noster en silence ;
1re leçon : tirée des Lamentations du prophÚte Jérémie (Lm 3, 22-30) ;
1er répons : Sicut ovis ;
2e leçon : suite des Lamentations (Lm 4, 1-6) ;
2e répons : Jerusalem, surge ;
3e leçon : Commencement de la priÚre du prophÚte Jérémie (Lm 5, 1-11) ;
3e répons : Plange quasi virgo.
2e nocturne
Psaume 23 (Domini est terra et plenitudo ejus) avec son antienne Elevamini, portae eternales ;
Psaume 26 (Dominus illuminatio mea) avec son antienne Credo videre bona Domini ;
Psaume 29 (Exaltabo te, Domine) avec son antienne Domine, abstraxisti ab inferis animam meam ;
Versicule Tu autem, Domine ;
Pater noster en silence ;
4e leçon : tirée des Commentaires de saint Augustin sur les psaumes (Ps 63, 7) ;
4e répons : Recessit pastor noster ;
5e leçon : suite des Commentaires (Ps 63) ;
5e répons : O vos omnes ;
6e leçon : suite des Commentaires (Ps 63) ;
6e répons : Ecce quomodo moritur.
Psaume 53 (Deus, in nomine tuo) avec son antienne Deus, adjuvat me ;
Psaume 75 (Notus in Judea, Deus) avec son antienne In pace, factus est ;
Psaume 87 (Domine, Deus salutis meae) avec son antienne Factus sum sicut homo sine adjutorio ;
Versicule In pace factus est ;
Pater noster en silence ;
7e leçon : tirĂ©e de l’ĂpĂźtre aux HĂ©breux (He 9, 11-14) ;
7e répons : Astiterunt reges terrae ;
8e leçon : suite de l’ĂpĂźtre aux HĂ©breux (He 9, 15-18) ;
8e répons : Aestimatus sum ;
9e leçon : suite de l’ĂpĂźtre aux HĂ©breux (He 9, 19-22) ;
9e répons : Sepulto Domino.
Laudes
Psaume 50 (Miserere) avec son antienne O mors, ero mors tua ;
Psaume 91 (Bonum est confiteri Domino) avec son antienne Plangent eum ;
Psaume 63 (Exaudi, Deus, orationem meam) avec son antienne Attendite, universi populi ;
Cantique d’EzĂ©chias (Is. 38, 10-20) avec son antienne A porta inferi ;
Psaume 150 (Laudate Dominum in sanctis ejus) avec son antienne O vos omnes ;
Versicule Caro mea ;
Cantique de Zacharie (Benedictus) avec son antienne Mulieres sedentes ad monumentum ;
Graduel Christus factus est en entier ;
Oraison Concede, quaesumus, omnipotens Deus, ut qui Filii tui resurrectionem.
Musique de l’Office des TĂ©nĂšbres
Plusieurs musiciens se sont inspirĂ©s de l’office liturgique des TĂ©nĂšbres pour composer des Ćuvres originales.
Marc-Antoine Charpentier a Ă©crit plus de cinquante piĂšces. Il a empruntĂ© le texte au BrĂ©viaire en usage et au nouveau BrĂ©viaire mis en place par l’archevĂȘque de Paris, Mgr de Harlay, en 1680. Les textes sont par consĂ©quent diffĂ©rents de celui du BrĂ©viaire de Pie X, dont l’emploi est encore autorisĂ© par le motu proprio Summorum Pontificum de BenoĂźt XVI. Ces Offices des TĂ©nĂšbres portent souvent comme nom la veille du jour oĂč ils Ă©taient cĂ©lĂ©brĂ©s (office du mercredi-saint pour jeudi-saint, etc) car ils se dĂ©roulaient la veille au soir, et se terminaient aprĂšs le coucher du soleil.
On possÚde également des Leçons de TénÚbres de Samuel Capricornus (1628-1665), de Michel-Richard de Lalande (1657-1726), et de François Couperin qui a écrit trois Leçons de TénÚbres (1714).
Le groupe franco-autrichien Elend a Ă©galement composĂ© un cycle de 3 albums sur l’Office des TĂ©nĂšbres : Leçons de TĂ©nĂšbres (1994), Les TĂ©nĂšbres du Dehors (1996), The Umbersun (1998).
Messe Chrismale
La messe chrismale, du grec ÏÏÎŻÏΌα / khrĂsma qui veut dire huile ou onction, est la cĂ©rĂ©monie au cours de laquelle l’Ă©vĂȘque consacre le saint chrĂȘme. Cette huile sert pour les baptĂȘmes cĂ©lĂ©brĂ©s lors de la Vigile pascale et tout au long de lâannĂ©e liturgique pour les sacrements de baptĂȘme, confirmation et ordre.
La messe chrismale a lieu durant la Semaine Sainte : dans le rite catholique latin, la messe chrismale nâappartient pas, au sens strict, au Triduum pascal. Si elle a lieu le plus souvent le Jeudi Saint au matin, elle peut ĂȘtre transfĂ©rĂ©e Ă un autre jour, pourvu quâelle soit proche de PĂąques. Beaucoup dâĂ©vĂȘques, pour faciliter la participation des fidĂšles et des prĂȘtres, choisissent un soir de lâun ou lâautre des jours saints, le lundi, le mardi ou le mercredi.
Durant la messe chrismale, lâĂ©vĂȘque bĂ©nit les autres huiles saintes et consacre le Saint ChrĂȘme. Cette huile servira dĂšs les baptĂȘmes de PĂąques puis tout au long de lâannĂ©e pour les sacrements du baptĂȘme, de la confirmation et de lâordre.
Au cours de cette messe qui manifeste lâunitĂ© de toute lâĂglise diocĂ©saine autour de son Ă©vĂȘque, les prĂȘtres renouvellent leurs promesses sacerdotales : vivre toujours plus unis au Seigneur JĂ©sus, chercher Ă lui ressembler, renoncer Ă eux-mĂȘmes, ĂȘtre fidĂšles aux engagements attachĂ©s Ă la charge ministĂ©rielle, cĂ©lĂ©brer les sacrements, annoncer la Parole de Dieu avec dĂ©sintĂ©ressement et charitĂ©.
Origine
Le mot grec khrĂsma signifie onction, et a donnĂ© Christ et chrĂ©tien. L’onction renvoie Ă l’huile qui fait elle-mĂȘme rĂ©fĂ©rence au roi ou au prĂȘtre qui Ă©tait oint dans l’Ancien Testament, c’est-Ă -dire pĂ©nĂ©trĂ© de la prĂ©sence divine. SaĂŒl et le Roi David ont tous les deux Ă©tĂ© oints par Samuel. C’est dans cette perspective que le futur roi de France Ă©tait oint d’huile lors de la cĂ©rĂ©monie de son sacre. L’onction est rĂ©vĂ©lĂ©e en plĂ©nitude par JĂ©sus dans le Nouveau Testament : lâEsprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur mâa consacrĂ© par lâonction».
Les Huiles
L’huile parfumĂ©e indique la prĂ©sence de quelqu’un qu’on ne voit, ni n’entend. Elle symbolise Ă©galement une nourriture, un Ă©clairage, un remĂšde, un fortifiant. Avec le saint chrĂȘme qui fait l’objet d’une consĂ©cration spĂ©ciale, deux autres huiles sont Ă©galement bĂ©nites lors de la cĂ©lĂ©bration :
- Lâhuile des catĂ©chumĂšnes qui sert dans les cĂ©lĂ©brations prĂ©paratoires au baptĂȘme surtout pour les adultes ou les enfants dĂ©jĂ grands ;
- Lâhuile des malades qui sert dans la cĂ©lĂ©bration du sacrement des malades.