Pommier
La Pomme sert à la préparation du cidre, dont on reconnaît les propriétés antirhumatismales, mais qui serait doué, selon les Normands, de tant de propriétés thérapeutiques « qu’il guérit toutes les maladies ».
Mais la Pomme n’attend par d’être transformée en un délicieux jus fermenté pour nous dispenser toutes ses qualités. Elle était jadis très utilisée comme agent externe dans des préparations destinées à frictionner la peau ou à penser les plaies et appelées, pour cette raison, « pommades ». Contre les blessures, on préparait une « pommade » avec du jus de Pomme additionné de son poids d’huile d’olive, ou on les couvrait d’un cataplasme fait d’une pomme cuite au four écrasée. Contre la gale, après avoir coupé une Pomme en deux parties, on évidait les centres, on les bourrait de fleur de soufre, on reconstituait la Pomme en ficelant serré et on cuisait au four. Le tout était ensuite écrasé et la « pommade » obtenue servait à frictionner les parties atteintes.
De nos jours, la Pomme est recommandée pour aider à la digestion : son acidité agréable provoque une importante sécrétion de salive et stimule tous les sucs digestifs. Elle régularise admirablement les fonctions intestinales : déconstipant renommé, surtout lorsqu’elle est consommée au petit déjeuner, elle possède un grand pouvoir absorbant au niveau intestinal vis-à-vis des toxines et des micro-organismes et sa cellulose n’est pas irritante ; elle est aussi un des meilleurs traitements de la diarrhée infantile, aigüe ou chronique, avec la Carotte et la Farine du fruit du Caroubier : finement râpée, elle donne, d’après Moro, des résultats indiscutables.
Elle a une heureuse action sur la diurèse, qu’elle excite, et sur l’élimination de l’acide urique ; à ce titre, elle est recommandée chez les arthritiques, les obèses, les rhumatisants, les goutteux. Autrefois, les membres du Jockey Club se passaient une recette de décoction de Pommes qui les aidaient à lutter contre les attaques de goutte, rançon de leurs excès alimentaires. De nos jours, le Dr Decaux, de Vittel, conseille toujours l’emploi des pelures de Pomme à cet effet.
La Pomme est aussi un des moyens les plus simples, préventif ou curatif, de lutter contre l’hypertension artérielle. Associée au Riz, elle est la base du célèbre régime de Kempner, très en vogue ces dernières années, et qui donne de beaux résultats dans l’hypertension grave et les œdèmes cardiaques et rénaux.
Elle est aussi très riche en pectine, qui aurait le pouvoir de faire baisser, le cholestérol sanguin. Des médecins britanniques et italiens la recommandent à ce titre comme agent de prévention de l’athérosclérose et de l’infarctus du myocarde.
Le Pr Binet, d’autre part, fait de la Pomme un précieux alliés des gérontologues et la préconise à tous ceux qui veulent lutter contre les méfaits de l’âge et qui désirent vivre jeune et longtemps. Enfin, si beaucoup de fruits sont contre-indiqués dans le diabète, en raison de leur richesse en sucre, certains d’entre eux sont, par contre, doués de propriétés favorables dans le traitement des dérèglements hydrocarbonés. Le plus intéressant d’entre eux serait la Pomme, avec le citron.
La Pomme jouit aussi de propriétés pectorales qui la font utiliser pour les enfants dans un délicieux sirop contre le rhume, lequel est, de plus, un laxatif doux.
Enfin, on sait depuis longtemps que manger une Pomme avant de se coucher facilite le sommeil. La Pomme jouit, en effet, de propriétés calmantes qui la rendent précieuse chez les nerveux.
HE Sapin de Sibérie
Glaciale
Agaric du Chêne
Ce champignon croît sur les vieux troncs du Chêne et du Hêtre d’Europe. On le récolte en automne, au moment des pluies, pour en faire l’amadou. C’est à Niaux, dans les Pyrénées, que l’on fabrique l’amadou. On choisit la partie moyenne du champignon et, après l’avoir trempée dans l’eau, on la bat au maillet afin de l’assouplir.
L’amadou doit-être choisi épais, souple et moelleux. Astringent, il permet d’arrêter les hémorragies bénignes et surtout les saignements de nez : il suffit, pour cela, de l’introduire dans la narine en lui imprimant un mouvement de rotation.
Verveine odorante
La Verveine odorante est excitante et digestive. Très active, on la recommande contre les pesanteurs de l’estomac, les digestions pénibles accompagnées de contractions nerveuses de l’estomac, les palpitations.
Très agréable au goût, il ne faut néanmoins en user que modérément. Comme l’a signalé le Dr Leclerc, son excès peut, en effet, avoir une action irritante sur la muqueuse de l’estomac, pouvant aller jusqu’à l’inflammation (gastrite). En même temps qu’elle aide à la digestion, la Verveine favorise aussi les fonctions de la peau.
Elle sert à faire une liqueur digestive du commerce, délicieuse et de grande réputation.
Guimauve
La plante entière est mucilagineuse, ce qui lui donne ses vertus curatives. La Guimauve est émolliente et adoucissante ; ses propriétés thérapeutiques sont connues et utilisées depuis la Grèce antique, et, en particulier, son efficacité contre la toux. On l’emploie journellement, chaque fois qu’il faut calmer les irritations et inflammations : celles de la gorge et des voies respiratoires, de la vessie, de l’intestin (entérite et constipation). Pour l’usage externe, elle est aussi valable contre toutes les inflammations.
Esthétique
Les peaux délicates peuvent utiliser avec profit les propriétés adoucissantes de la guimauve. Il suffit pour cela de préparer une décoction en faisant bouillir pendant une dizaine de minutes une ou deux pincées de fleurs et de feuilles de guimauve dans un demi-litre d’eau. Cette préparation peut être utilisée en lotion pour calmer les épidermes fragiles.
HE Myrrhe heerabol ou amère
Frêne
Avant la découverte du Quinquina, l’écorce des rameaux de frêne, amère et astringente, était employée comme fébrifuge, ce qui a valu à l’arbre son nom populaire.
Le Frêne fut étudié successivement par Boerhaave, puis par Lémery au XVIIIème siècle. C’est un simple médecin de campagne, le Dr Peynaud, qui mit au point, au XIXème siècle, le traitement de la goutte par la feuille de frêne. Diurétiques, les feuilles de Frêne possèdent des vertus antirhumatismales certaines. On les emploie contre les douleurs articulaires et la goutte, car elles diminuent l’acide urique du sang et le font éliminer par les urines. Elles sont aussi toniques et légèrement laxatives, sans jamais provoquer de coliques. On les recommande à qui veut vivre vieux.
D’autres espèces de frêne, et particulièrement le Frêne à manne (Fraxinus ornus), qui croît dans le Midi et en Italie, donnent un suc sucré qui exsude spontanément du tronc ou qu’on récolte en été. Cette « manne en larmes », de saveur douce et un peu fade, paraît avoir été connue depuis l’Antiquité et par Dioscoride. Les Anciens la nommaient miel de l’air ou miel de rosée et, au XVIème siècle, Matthiole prétendait encore que la manne était la salive ou un excrément de quelque astre. La manne est un purgatif doux qui convient aux enfants et aux vieillards ; elle entre dans des laits, des potions, des pastilles (dites « de Calabre ») purgatifs.